Cat. 56
Plume, encre brune, aquarelle, papier crème
H. 21,5 cm ; L. 43,8 cm (la feuille est pliée en deux)
Titre en haut, à l’encre brune et à l’aquarelle : FIGVRA HENRICI IV. GALLIARVM REGIS. F.3
Le document, incomplet, présente une partie mobile centrale circulaire, que l’on peut actionner au moyen d’une ficelle pour effectuer des calculs astrologiques.
Henri IV est l’un des sujets de prédilection de l’astrologie royale la plus classique. Au chapitre de la destinée, sa trajectoire n’est pas banale ; elle finit tragiquement. Non seulement l’homme est populaire, mais son exemple peut servir aux rois. Ce type d’exercice spéculatif trouvait un terrain particulièrement fécond au XVIe siècle, au temps où Catherine de Médicis avait recours à des professionnels accrédités pour établir des horoscopes de ses enfants. Les collections du château de Pau conservent un double feuillet du XVIIe siècle rédigé en latin, réunissant les thèmes astrologiques d’Henri III et d’Henri IV1, reflet de la continuité de cette approche des destins royaux ; on eut soin, à la naissance de Louis XIII et de Louis XIV, de tirer leur horoscope. À Naples, le souvenir des racines Bourbon restait bien présent à l’esprit de la branche dynastique établie au XVIIIe siècle. En témoignent, tardivement, les modèles de Fischetti destinés à la décoration de la résidence royale de Cartidello, tant pour les voûtes célébrant l’ensemble de cette race royale (1790-1792) que pour les tapisseries du Salon Central (vers 1791), une Histoire d’Henri IV inspirée de celles tissées quelques années plus tôt par les Gobelins sur les modèles de Fischetti et dont une série est conservée au palais royal de Naples. Dans ce milieu, l’horoscope d’Henri IV prend aussi une valeur mémorielle, sinon historique, assurant à sa façon la transmission des données les plus précises contenues dans les chroniques et annales de la vie du bon roi.
Note
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007