Cat. 281
Aquarelle, dessin préparatoire au crayon, papier ivoire
H. 11 cm ; L. 16 cm
Annotations au verso, au crayon
Signé en bas à gauche, à l’aquarelle grise : V. J. Roux-Champion
Le Pont-Neuf : une statue d’Henri IV au cœur de Paris
Paysagiste ouvert à des influences variées (impressionnistes, nabis), élève de Gustave Moreau à l’École des beaux-arts, il fut proche de Matisse ; graveur averti, élève d’Auguste et Eugène Delattre et cofondateur de la Société des graveurs sur vernis mou, il « enseigna la gravure à Renoir ». Installé en Haute-Saône à partir de 1931, peintre de fleurs, aquarelliste des paysages de l’Est, il fut même céramiste. Les vues de Paris, et notamment des ponts de la capitale, Pont-Marie, pont Notre-Dame, etc., plus généralement les paysages fluviaux, représentent l’une de ses prédilections.
Page de carnet fort colorée : elle répond à un regain d’intérêt pour le Pont-Neuf, souvent perçu sous l’aspect de ses variations saisonnières et climatiques, chez les peintres du début du XXe siècle (notamment ceux des nouvelles générations marquées par le goût impressionniste) et jusque dans les années 1960. La même silhouette du monument de bronze se dresse, dans une orientation différente, sous un point de vue tout à la fois plus vaste et moins inventif, dans une aquarelle d’une collection particulière1. Ici, le rôle structurant des couleurs ne saurait effacer le travail de composition au trait, appuyé sur les lignes du paysage urbain (rebord du terre-plein, socle de la statue, parapet du pont, drapeaux, cheminées et réverbères), exhaussant la statue dans une composition architecturale et végétale flottant au-dessus d’un nuage orangé. Au-delà du monument, l’essentiel de l’arrière-plan, rive droite, est constitué par la masse orgueilleuse des magasins de la Samaritaine, aux allures de palais-forteresse, construits en 1905 et complétés en 1925-1933.
Note
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007