Cat. 167
1861
Aquarelle sur traces de crayon graphite, papier crème
H. 14,5 cm ; L. 20,3 cm
Inscription en haut à gauche, à l’encre brune : PAU.
Daté et signé en bas à gauche, à l’encre brune : hi. harpignies 61. ; dédicace : hommage à Madame d’Ei […]
Nature calme, abondamment arborée, animation nuageuse particulièrement soignée : protégé par son donjon médiéval de brique rouge, le château de Pau pris d’un point de vue jusqu’alors inhabituel semble davantage sortir d’un parc accidenté ou de campagnes vallonnées que d’une ville tout récemment transformée par le tourisme de villégiature. Peu de représentations du château de Pau ont adopté cette formule ; c’est cependant le cas d’un lavis anonyme visiblement antérieur aux restaurations entreprises par Louis-Philippe (cat. 232). Faut-il imaginer une même position fréquentée à quelque trente années de distance par les deux artistes ? Une vue plus récente et médiocre intitulée Pau vers 1860 prend le paysage sous le même angle (cat. 283) et le commentaire qui en est fait précise légèrement les données : « vue prise probablement de l’embouchure de l’Ousse d’après un tableau appartenant aux MM Heid ». Il importerait à ce point de déchiffrer la dédicace de notre aquarelle, mais celle-ci n’a pas livré son secret et reste malheureusement illisible… Comme dans le dessin précédent, c’est la nature qui emporte l’adhésion de l’artiste, dans une sorte d’engloutissement de l’espace bâti, lui-même décomposé, voire segmenté en éléments formels pittoresques animant une composition paysagère. Le monument, repoussé ici au bout de son promontoire, vient s’aligner dans une disposition qui, sans l’effacer, ne le place que comme le dernier terme d’un défilé de motifs d’une grande qualité de mise en page.
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007