Cat. 158
1816
Plume, encre et lavis bruns, gouache grise, rehauts de gouache blanche, dessin préparatoire au crayon graphite, papier ivoire bruni en trois morceaux
H. 21 cm ; L. 93 cm
Inscription, sur le socle : ETERNITE
Inscription relative au montage au crayon graphite, en haut à droite : prolonger autant que possible / […] totale du cadre
La vente après décès d’Alexandre Évariste Fragonard, en décembre 1850, mentionne et décrit ce projet de fronton pour l’église de la Madeleine à Paris :
La France repentante implore le pardon de l’Eternel qui va lui remettre l’olivier de la Paix, grâce à l’intercession de Saint-Louis, Louis XII et Henri IV, du roi martyr et de sa famille ; des chœurs d’anges chantent les louanges du Très-Haut.
La Restauration réorienta les travaux de la Madeleine et prétendit d’abord leur donner un caractère expiatoire au profit de la famille royale. « Le parti décoratif était énorme, le programme iconographique incohérent puisqu’il s’agissait à la fois de dresser des monuments aux “victimes??? de la Révolution, ainsi que de l’Empire avec le duc d’Enghien, et de retracer l’histoire de la monarchie de Philippe-Auguste à Louis XVIII1. » Des ordonnances des 19 janvier et 14 février 1816 confiaient à Fragonard le bas-relief du fronton, décrit dans les mêmes termes que sur le livret de la vente après décès de l’artiste. Un rapport en date du 15 mai 1816 nous fait savoir que l’esquisse de ce projet avait été préparée à cette date2. Mais la réalisation de la chapelle expiatoire (1826) et l’évolution des perspectives politiques eurent raison de ce dessein.
Notes
Auteurs : P. Mironneau, Cl. Menges
© Réunion des musées nationaux – 2007